Titre et contributions: Le complainte de Michelin : (1752?) / versione de l'Ancien Louis Malan ; trascr. ed elaborazione di Federico Ghisi
Données de la musique imprimée: [Partitura]
Description physique:
1 partitura (P. 6)
Langue:
fre (Langue du texte, du film, etc.)
Autres titres:
- Incipit testuale: Je suis parti un matin
Notes de contenu:
- Testo:
Je suis parti un matin
de notre voisinage
par le Val Saint-Martin
faire un petit voyage
des soldat bien armés
au service du roi
m’ont pris au Pomaret
un samedi au soir
Il m’ont mené soudain
avec exactitude
à la Pérouse enfin
devant un certain juge
là ils m’ont examiné
et dépouillé aussitôt
exactement fouillé
et mis dans le cachot
Là je ne fus assisté
d’aucune nourriture
mon corps en frémissait
à la rude froidure
j’étais abandonné
des parents des amis
et tout environné
de cruels ennemis
Les enfants le matin
venaient devant ma porte
me disant Michelin
dites de quelle sorte
comment vous portez-vous
avez-vous bien dormi
nous avons vu le loup
ne vous a-t-il point pris
Quelques-uns me portaient
des raisons déshonnêtes
les autres me disaient
la chanson de l’Assiette
ne chantez-vous plus
avec votre violon
chantez vous gagnerez
deux ou trois picaillons
Quand les archers venaient
pour ouvrir cette porte
à peine qu’on pouvait
se défendre à la force
du peuple qui venait
pour se moquer de moi
en feignant de venir
seulement pour me voir
S’il se faisait chrétien
il se disaient l’un l’autre
on lui ferait du bien
mais il n’est pas des nôtres
depuis qu’il ne veut pas
changer de religion
on va le laisser là
périr dans la prison
Que peut-il avoir fait
ce pauvre misérable
pour être renfermé
dans ce lieu déplorable
un autre lui disait
c’est pour avoir vendu
des livres des Barbets
qui étaient défendus
Dites mois sans mentir
que croyez-vous qu’on lui fasse
on va le fair’ mourir
il n’aura point de grâce
s’il renonce à Calvin
et à sa religion
on coupera chemin
à sa condamnation
Croyez vous que cela
le tire hors des affaires
oui car il y aura
des prêtres ou des pères
qui pour lui supplieront
en écrivant au roi
cela le tirera
hors de ce désespoir
Et moi qui écoutais
cet’ fausse canaille
mon corps en frémissait
beaucoup dessur la paille
leur discours m’apportaient
des horribles frayeurs
j’en étais pénétré
de trouble jusqu’au coeur
Les soucis le chagrins
la douleur la faiblesse
de mon corps affaibli
se rendaient déjà maîtres
j’étais si accablé
sur leur mauvais désir
enfin je tomberai
plutôt de périr
Mon corps était abattu
ma force évanouie
hélas je n’étais plus
qu’un petit peu en vie
mon corps encore vivant
résiste aux tentations
me disant dans ce temps
qu’il nous faut tenir bon
Dans de telles occasions
l’Eternelle nous appelle
pour voir si nous serons
pour Lui ferm’s et fidèles
qui espère en Dieu vivant
jamais ne périra
j’espérerai en Lui
il me délivrera
Dans mon coeur je disais
faut-il qu’en cette vie
je sois abandonné
de toute ma patrie
y a-t-il pas plus un
d’aucune religion
qui veuille avoir pour moi
aucune compassion
A force de gémir
parmi ces infidèles
on me vient secourir
de quelque bagatelle
on m’apporta de l’eau
avec un peu de pain
me disant Michelin
avez-vous beaucoup faim
Moi j’étais accablé
et rempli de froidure
je n’pouvais avaler
ni prendre nourriture
j’ai bu un peu de l’eau
et j’ai laisse le pain
ne le pouvant manger
par excès du chagrin
Quelque brave chrétien
par dedans cette race
prit pourtant à la fin
pitié de ma disgrâce
on me porte un bouillon
pour en tremper mon pain
dans la même occasion
un plein verre de vin
Quelqu’autre habitant
ayant vu ma traverse
me fit encore présent
d’une vieille couverte
pour en couvrir mes pieds
que j’avais amortis
du bien j’aurais gelé
dans ce cachot maudit
J’avais encore préservé
mes boutons de chemise
qu’on n’avait pas trouvés
dans leur mauvaises prise
je les ai envoyés
comme ils étaient d’argent
pour me faire apporter
quelque soulagement
L’on m’a porté d’abord
à manger et à boire
et j’ai repris aussitôt
mon esprit et ma mémoire
je me reconsolai
dans mon affliction
alors j’ai composé
deux couplets de chanson
Croyant avoir mis fin
à mon inquiétude
mais mon tourment soudain
revient encore plus rude
on me vient suborner
plus fort qu’auparavant
pour me faire amener
dans un lieu plus méchant
Le même lendemain
on me fit comparaître
devant le châtelain
en présence de prêtres
l’on me dit croyez-moi
mon très cher Michelin
venez à notre loi
ceci ne sera rien
Car si vous ne quittez
votre loi hérétique
on va vous châtier
à rigueur de justice
votre corps périra
dedans une prison
et l’on vous confisquera
toute votre maison
Ma maison est au ciel
je n’ai rien sur la terre
que des ennemis cruels
qui m’ viennent faire la guerre
et quand j’aurais perdu
mon corps et tout mon bien
mon âme devant Dieu
ne perdra jamais rien
Alors j’ai rebuté
leur discours leur langage
ils ne m’ont pas voulu
écouter davantage
de me catholiser
que l’on m’en parle plus
j’aime mieux endurer
tant qu’il plaira au bon Dieu
L’on me fit tout d’abord
è Pignerol conduire
pour affliger mon corps
et vouloir me détruire
dans un cachot affreux
j’ai été renfermé
avec des malheureux
qui étaient enchaînés
Je fus à Pignerol
sans manger et sans boire
enfermé aussitôt
dans une prison noire
me voici sans argent
sans secours sans moyens
sans aucun aliment
pour me faire aucun bien
J’étais pour défaillir
dans ce lieu de misère
lorsque je vois venir
ma femme avec mon frère
menez me secourir
par la grâce de Dieu
ou bien j’irai finir
mes jours en ce lieu
Ce fut un vendredi
que j’ai eu l’avantage
et le dimanche aussi
dans le même esclavage
mon frère et mon beau-fils
me venaient soulager
mais ce geôlier maudit
leur refusa d’entrer
Ah que je fus accablé
d’entendre ces nouvelles
de ne pouvoir parler
à mes parents fidèles
qui vienn’nt par compassion
et pour me consoler
pour ma consolation
il m’a fallu pleurer
Mon tourment augmentait
tous le jours davantage
quand ma femme venait
faire ce voyage
sans pouvoir me parler
ni seulement me voir
cela me fit tomber
dans un grand désespoir
Dans mon affliction
je tombais en défaillance
j’ai perdu la raison
et la reconnaissance
me promenant d’abord
je tombai de mon long
on me leva pour mort
du fond de ma prison
Quelque jour précédent
on me dit au plus vite
n’êtes-vous pas content
de vivre en catholique
vous nous l’avez promis
un de ces jours passés
il vous faut faire ainsi
pour être délivré
Monsieur je n’entends rien
de ce que vous dites
on me répond soudain
vous faites l’hypocrite
pourtant si vous voulez
sortir de la prison
il vous faut profiter
de cette occasion
J’ai pensé dans mon coeur
un peu de patience
nous aurons du Seigneur
secours et assistance
quand il plaira au bon Dieu
nous aurons le moyen
de sortir de ce lieu
sans suivre leur dessein
Puis un heureux matin
j’entendis un langage
qui me dit Michelin
voici qu’on vous dégage
j’étais pas endormi
J’ai répondu d’abord
lui disant me voici
et l’on m’a mis dehors
Rendons grâce au Seigneur
dans sa toute-puissance
qui m’a comblé d’ l’honneur
de souffrir en patience
que ceux qui auront usé
pour moi de charité
Dieu les fasse jouir
de sa félicité.
Dernières critiques insérées
Aucune critique
Clicca sulla mappa dove vuoi posizionare il tag